• Sur le site du SE UNSA ici 
    Annonces PPCR : de nouvelles mesures pour tous !

    Salaires revalorisés, carrières restructurées, évaluation rénovée, prise en compte du parcours professionnel : c’est ça PPCR !

    Les mesures PPCR viennent d’être annoncées. Elles comprennent 3 volets :

    • Le premier concerne la revalorisation salariale liée à une augmentation des salaires des enseignants et CPE dès janvier 2017, avec une montée en charge jusqu’en 2020. À chaque échelon, ce seront en moyenne presque 100 euros de plus par mois en fin de dispositif.
       
    • Le second a trait au déroulement de la carrière qui permettra d’accéder au dernier échelon de la classe normale en 26 ans, voire 25 ou 24, alors qu’actuellement cela peut prendre jusqu’à 30 ans. Des accélérations éventuelles seront conditionnées aux conclusions des deux premiers rendez-vous de carrière des échelons 6 et 8. De plus, l’accès à la hors classe sera assuré pour tous sur une carrière complète et dépendra du 3ème rendez-vous de carrière. Une classe exceptionnelle sera créée pour tous les corps avec un accès conditionné à 8 ans d’exercice avec des responsabilités particulières ou dans des conditions difficiles, et lié au 4ème RDV de carrière.
       
    • Le troisième recouvre la rénovation de l’évaluation avec ses quatre rendez-vous de carrière à des moments clés ainsi qu'une évaluation régulière faisant disparaître la note et s’inscrivant dans une logique d’accompagnement et de formation.

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  • Oui, je suis encore en vacances. Et franchement, je t’emmerde! »

    ProfsCarte blanche de Chrystelle Charlier, enseignante.

    - Quoi? T’es encore en vacances?

    - Ha ha, j’aurais dû être prof tiens, je bosserais moins!

    - Non mais toi, les horaires de travail, tu connais pas hein, t’es prof.

    Les profs entendent ce genre de petites phrases environ huit fois par semaine. Trois fois pour ma part aujourd’hui. Même la boulangère me l’a sorti.

    Si le métier de professeur est loin d’être le plus rude, il est de toute évidence un des plus raillés. Je pense qu’il est temps de remettre deux-trois choses en place quand même.

    La journée-type d’un prof, c’est, déjà, partir chargé comme une mule, un pc, deux classeurs pleins, un énorme journal de classe, un gros plumier (pour prêter des bics à tes enfants), un tas d’interrogations corrigées, un tas de copies à distribuer et un sac à main (avec deux paquets de mouchoirs pour tes enfants). Parce que le prof n’a pas de bureau, ni la plupart du temps de local où laisser ses affaires. Il joue à la tortue et balade sa maison sur son dos. Il refera sa petite valise à la fin de chaque heure de cours pour transbahuter le tout de classe en classe, d’heure en heure, d’étage en étage. Ça n’a l’air de rien dit comme ça, mais j’ai pesé mon sac et il fait 9 kilos. Les classeurs sont dans mes bras, les copies par dessus. Et je transporte le tout environ huit fois sur la journée. Quand toi, tu as quoi? Un agenda?

    Ensuite, dans ta petite tête de travailleur acharné qui n’a pas la chance d’être prof et de ne rien foutre, je fais 24h/semaine, hein? Certes mon lapin, mais entre ces 24 heures, j’ai des heures « de fourche » tout partout. Heures de fourche consacrées à faire la file à la photocopieuse (comme toi qui appelles ça du travail, non? Nous, on appelle ça des pauses…), à imprimer des machins (ce que tu appelles du travail aussi quand c’est toi qui le fais), à corriger, à répondre à des élèves (mais toi tu dis clients), à des parents et j’en passe.

    « On a deux mois de vacances pour enterrer nos morts »

    Tu argueras que « oui mais t’as facile toi, tu sais toujours reprendre tes enfants à l’école. Moi je finis à 19h ». Tout à fait. C’est un des avantages de mon métier. Sauf que quand les enfants sont couchés, toi tu mates un film. Moi, je corrige encore. Parce qu’on a beau dire, 322 élèves, c’est 322 interros tous les 15 jours environ. Et tu sais quoi? J’ai pas de secrétaire pour m’aider. En imaginant que je suis la reine du turbo de la correction et que je corrige chaque copie en 2 minutes, ça fait (j’ai compté) environ 10,7 heures à corriger. Et ne nous mentons pas, il est virtuellement impossible de corriger si vite tu t’en doutes.

    Je ne te parle même pas des institutrices qui passent parfois des soirées entières à préparer 22 bricolages, souvent en étant obligées d’enrôler le mari parce que toutes seules, c’est juste pas possible.

    Ah et puis pendant mes vacances, je profite de mes enfants. Oui. Et des tiens aussi la plupart du temps. Et de ceux des copines. Parce que « tu peux bien les prendre, t’es en vacances ». Les vacances, chez moi, ça ressemble très fort à une immense garderie. Mais c’est rien, j’ai quand même que ça à foutre.

    Autre point rigolo : moi, je ne peux pas prendre congé. Jamais. Essaie de caser le dentiste en pleine journée quand tu es prof pour voir. Et négocie avec l’orthodontiste de ton gamin pour qu’il te case « après 16h, merci ». C’est là que tu te demandes pourquoi ils ne travaillent pas le mercredi après-midi pour la plupart (fait vécu). Un enterrement? Tu ne peux pas. Sauf si c’est du premier degré familial. Tu gagnes un voyage? Bah tu peux pas. Ton mari se fait opérer? Tu ne peux toujours pas. C’est un cancer? Bah quand même, tu peux pas. Après tout c’est vrai qu’on a deux mois de vacances pour enterrer nos morts et soutenir nos familles malades, hein!

    « Le mari de ma collègue Carine est persuadé qu’elle le trompe quatre fois par an… »

    Là où j’ai de la chance c’est que « Mes cours sont faits ». Oui parce que cet été, pendant mes deux mois de vacances (qui, pour info, ne sont pas payés!), j’ai préparé mes cours à raison de quatre heures quotidiennes. Tout bêtement parce qu’il est quasiment impossible d’avoir une vie en préparant ses cours au fur et à mesure. Demande aux jeunes profs. C’est à peine s’ils sortent de chez eux les trois premières années.

    Sauf qu’à la rentrée, j’ai appris que deux des cours que j’avais préparés tombaient. Un peu comme toi, quand tu bosses des heures sur un dossier et que ça tombe à l’eau. Et là, j’ai aussi appris qu’on me mettait un nouveau cours. Tu peux donc ajouter trois ou quatre bonnes heures par semaine de préparation et d’étude (parce que le prof est supposé connaître des tas de choses sur son sujet et s’il est un tout petit peu motivé, il lit des trucs).

    Quatre fois par an, nous, les planqués, avons également des conseils de classe. Pendant les temps de midi (et je vous jure qu’on n’est pas dans un petit resto sympa malheureusement), après 16h ou les mercredis après-midi. Ces conseils durent parfois jusque 22h, 23h… Dans mon cas, par exemple, lorsque nous sommes en semaines de conseils, c’est cinq fois que je resterai aussi tard. Quatre fois par an. Mais je vous rassure, on a de l’eau. Parfois du jus d’orange quand c’est fête. Avec en prime des familles qui nous gardent les enfants et qui ne nous croient pas! (Le mari de ma collègue Carine est persuadé qu’elle le trompe quatre fois par an…). Évidemment, ces semaines-là comportent toujours les heures et cours, les préparations de cours et les corrections. Ce sont donc des semaines où le prof de base tourne à 80h/semaine. Mais bon, il a deux mois de vacances.

    Deux fois par an, ce sont les examens. Là, en général, tu y vas de ton « La chance!!! t’as fini tous les jours à midi ». Oui. Pour corriger 322 copies d’examens en une semaine. En allant vite et en corrigeant chaque copie en 15 minutes, tu peux compter que ça fait 80 heures. Sur une semaine. Avec environ 20 heures de surveillance. Mais c’est chouette : on voit les émissions de nuit à la télé. Puis, de toute façon, on a deux mois de vacances.

    Mon prof, ce pigeon!

    Les profs, ce sont aussi de gentils bénévoles. Ils organisent des ateliers-théâtre pendant leurs heures de fourche ou leurs temps de midi, gèrent des bibliothèques, organisent des ventes de gaufres pour que tu n’aies pas trop à payer le voyage de ton cher ange, voyages qu’ils encadreront pendant leurs propres vacances et qu’ils auront payés! Parce que ce serait quand même honteux qu’ils voient Auschwitz pour la douzième fois en surveillant 58 ados sans débourser un euro, nan?

    Les profs, ce sont aussi de gentils pigeons de l’état. Parce que tu me trouveras un autre boulot où tu dois acheter toi-même tes stylos, livres, feuilles, imprimante, ordinateur et autre hein. Moi, j’en connais pas.

    Tout ça pour que toi, tu puisses aller bosser au fond. Et tout ça pour que tes enfants puissent un jour aller bosser aussi quand tu y penses.

    Sauf que toi, personne et surtout pas moi ne se permettrait de te dire que tu glandes, naturellement. C’est le privilège du prof, ça, de s’entendre dire qu’il ne fout rien. Personne ne va jamais dire à la boulangère qu’elle glande. Ou au pompiste qu’il « fait rien qu’à attendre derrière sa caisse ». Parce que dans leur cas, on voit un résultat. Alors que le nôtre est immatériel. En gros, vous raillez l’éducation de vos propres enfants puisqu’on ne sert à rien.

    Et c’est avec cette belle démarche d’irrespect qu’on se retrouve avec, pour couronner le tout, des parents qui viennent défendre « le petit » qui t’a traité de connasse parce qu’après trois fois à lui demander de se taire tu lui as mis une note. C’est aussi ainsi qu’on entend des gamins te répondre que « De toute façon, mon père il dit toujours que vous êtes des planqués ».

    Nerveusement, c’est pas non plus toujours une sinécure tu vois? C’est quand même un boulot où on se fait parfois insulter par des gosses que des parents auraient dû mieux éduquer. Où on saccage ta voiture trois fois de suite devant chez toi parce que t’es un peu sévère (vécu par un collègue l’an passé). Où on voit des vies déjà mal parties, des gamins abandonnés, d’autres qui tournent mal, des parents trop durs, d’autres trop laxistes et, si l’on est un tout petit peu impliqués, c’est un boulot qui pèse parfois en fin de journée.

    « Les égarés du privés ne nous sont pas d’un grand secours »

    Est-il utile aussi de rappeler que tu as beau y mettre tout ton cœur et tes tripes, c’est pas tous les jours que tu as du retour, pas tous les jours que ton cours intéresse, même si tu as mis la moitié de ta nuit à chercher l’angle sous lequel aborder ta leçon?

    Alors tu sais, je ne me plains pas outre mesure. J’aime mon métier. Mes élèves sont merveilleux pour beaucoup, j’ai d’ailleurs parfois plus l’occasion de les voir grandir que leurs propres parents qui les casent plus qu’ils ne le devraient. J’ai en effet des vacances parsemées de partout dans l’année et je ne les occupe pas qu’à préparer mes cours ou corriger, c’est certain. Je suis aussi la première à dire qu’il y a des tas de métiers mille fois plus durs. Je serais incapable d’être ouvrier dehors en plein hiver. Incapable de bosser chez Machin comme ma copine Sandrine qui va à Bruxelles tous les jours en se levant à 6h du matin et en rentrant à 20h. Je n’aurais pas osé comme d’autres investir tout ce que j’ai dans une entreprise. Je détesterais épiler des vieilles décrépies. Je ne pourrais pas nettoyer des dents de leurs caries. Je ne pourrais pas être caissière, pilote ou vétérinaire.

    Par contre, tous ces gens que je viens de citer me disent toujours qu’ils ne pourraient pas être profs. Alors de grâce, tout ce qu’on vous demande, c’est d’un tout petit peu garder pour vous vos idées à la con sur le fait qu’on ne fout rien. Ou alors, et on y arrivera bientôt, vous vous retrouverez prochainement avec des profs qui ne seront plus motivés du tout pour éveiller vos enfants aux cours que vous n’avez pas le temps de leur donner.

    La pénurie de profs s’aggrave tous les jours. Et ce ne sont pas les quelques égarés du privé qui viennent nous rejoindre pendant deux ou trois ans avant de retourner d’où ils viennent en vitesse parce que « C’est beaucoup trop contraignant » (si, si, entendu de la bouche d’une hôtesse de l’air qui donnait de l’anglais) qui nous seront d’un grand secours.

    Donc oui, je suis encore en vacances. Et franchement, je t’emmerde!


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  • La catastrophe des nouveaux rythmes scolaires à Paris

     

    Serge Federbusch | Mercredi 18 Septembre 2013
    Malgré une intense propagande municipale, les dysfonctionnements de la rentrée scolaire à Paris, marquée par l'adoption précipitée de nouveaux "rythmes", se voient de plus en plus.

    Le syndicat Snudi-FO vient d'en recenser de nombreuses.

    Un bilan accablant !

     

    C'est qui le roi des pions ?
    C'est qui le roi des pions ?

    Deux semaines après la rentrée, les personnels enseignants et municipaux sont au bord de la rupture, la sécurité et la santé des élèves sont mises en danger

    L’an dernier, par la mobilisation de tous les collègues avec les syndicats, par les grèves (90% de grévistes le 22 janvier) et les manifestations, MM Peillon et Delanoë ont été mis en garde.

    Ils n’ont pas tenu compte de l’avertissement et portent aujourd’hui l’entière responsabilité du basculement qui est en train de se produire contre l'école publique, les élèves et les statuts des personnels enseignants et municipaux. La pagaille ne fait que commencer, les collègues n’ont plus le sentiment de faire le même métier, les élèves sont désorientés et souvent livrés à eux-mêmes en dépit des efforts de tous.

    Dans cette situation d’extrême tension, le syndicat s'élève contre les propos de Mme Hidalgo, première adjointe au maire qui le 12 septembre a déclaré que la rentrée 2013 s'est bien déroulée: "notre intuition a été la bonne" !

    Le SNUDI-FO demande que soient respectées les règles d’hygiène et de sécurité, que soient rétablis les moyens en personnels supprimés. Non seulement le ministre, le recteur et le maire de Paris s'en prennent au statut des enseignants mais leur réforme met en danger la sécurité des élèves en transformant l'école, alors que le plan vigipirate est au niveau "rouge renforcé", en hall de gare où trois jours par semaine se croisent de multiples adultes "référents" souvent inconnus, des élèves aux horaires variables, des parents désorientés...

    Les personnels, inquiets et épuisés, n'ont plus les moyens d'assurer une réelle surveillance, des incidents sont déjà signalés. Les conditions de scolarisation et d’accueil des élèves handicapés sont particulièrement préoccupantes pour les collègues : pas d’AVSi, pas d’aide spécifique. Les agents municipaux n’ayant plus les mêmes horaires, l’entretien des locaux n’est plus correctement assuré ; dans une école, 21h d’entretien ne sont plus assurées !

    Des dizaines de premiers témoignages et de prises de position contre l’ARE sont parvenus au SNUDI-FO. Quelques extraits...

     La salle de classe est l'outil de travail de l'enseignant, elle n'a pas à être réquisitionnée par la mairie pour l'organisation des "ateliers éducatifs"...
    « Les 10 classes sont réquisitionnées, les collègues vivent très mal le fait d'être expulsées de leur classe à 15h ». Une enseignante maternelle 9ème

    « Devant la résistance de certains collègues, des classes n'ont pu être réquisitionnées, mais d'autres ont été littéralement envahies avec chaises et tables déplacées ». Un enseignant élémentaire 14ème

    « Je trouve insupportable d'être "mise à la porte de sa classe", même si les ASEM et les animateurs n'y sont pour rien !». Une enseignante maternelle 14ème

    « Les enseignantes sont obligées de rendre leur classe rangée avant 15h, le rangement se fait donc avant, amputant d'autant le temps d'école de l'élève». Un directeur maternelle.

    « Dans notre école, il y a 34 activités en tout et toutes se passent dans les locaux de l’école, aucune n’est prévue à l’extérieur alors que le maire nous parlait l’an dernier de sorties au musée, au théâtre... ».

    Lettre conseil des maîtres élémentaire 18ème

    La salle des maîtres (...), devenue salle des adultes, sert de bureau à la REV (Responsable Educatif Ville), faute de place ailleurs, et n'est plus accessible aux enseignants, ni aux récrés, ni le midi. L'accès à l'ordinateur par les enseignants n'est plus possible puisque celui de la REV est branché sur la prise. Les enseignants sont totalement déconsidérés puisque l'on trouve plus profitable pour les enfants d'être confiés à des personnels non qualifiés et qu'eux-mêmes sont chassés de l'école - de fait puisque plus de place ni dans leur classe ni en salle des maîtres ». Une directrice maternelle

     Le scolaire est maintenant contraint par le périscolaire, impossible d’enseigner !
    « Chaque jour, les enseignants consacrent de longues minutes, parfois plus d'1/2 h, à mettre à jour la liste de présence et à reprendre qui sort et à quelle heure... Ceci au détriment des apprentissages. Nous venons d'apprendre qu'il va nous falloir maintenant trier toutes les fiches de nos élèves pour élaborer la fiche générale...Aucun enfant n'ayant le même emploi du temps, il s'agit de ne pas faire d'erreur...Nous en sommes à la 3ème fiche récapitulative en 1 semaine !
    Des enseignants élémentaire 12ème

    « Comme directeur, j'ai passé ma journée à valider des listes...Il manque des animateurs. L'ARE a commencé à 15h40. C'est du grand n'importe quoi ! Deux activités en même temps dans le préau, les classes occupées. Le flou pour tout, notamment pour la gestion de l'étude. Ils détruisent l'école ». Un directeur de maternelle

    « Les nouveaux rythmes sont une catastrophe. Nous, enseignants de maternelle sommes épuisés, exténués, proches du burn out dès la première semaine de classe. Ce mercredi de classe est la véritable catastrophe car il nous anéantit de fatigue physique et nerveuse. Comment va-t-on tenir ? (...) » Une enseignante mat. 14ème

    « J'ai envie de pousser "mon coup de gueule": deux jours de classe perdues avec la mise en place de l'ARE : parents qui changent d'avis ou ne l'ont pas donné, enfants paumés qui ne savent plus dans quel monde ils vivent (cantine, ARE, différents horaires de sortie, centre de loisirs) et pendant qu'on tente de vérifier et de leur expliquer tout cela, on ne fait pas classe ». Une enseignante 6ème

     L'enseignement est déstructuré, les collègues sont épuisés, les élèves désorientés sont présents « enfermés » dans les locaux scolaires au moins 43h par semaine voire 47h 30 pour plus de 25% des enfants de cette école inscrits également au Centre de loisirs ». Lettre du conseil des maîtres élémentaire 18ème

    Cette rentrée est vraiment épuisante pour nous tous, quelle que soit notre fonction dans l'école... On n’a aucune réponse à apporter aux parents, aucune solution. En ce qui me concerne, j'ai l'impression d'avoir été la bonne à tout faire depuis 15 jours puisque j'ai géré classe, parents, cantine, toilettes, changes, questions périscolaires...et moi je n'ai pas de documents avec des petites croix spécifiant ce que je peux faire ou pas...

    Tout le monde est dans un état d'épuisement et de désarroi profond...la directrice fait tout ce qu'elle peut, les ASEM sur notre site sont adorables et en font plus qu'elles ne doivent...mais cela reste très, très compliqué et tout dysfonctionne...On court tout le temps, on se fait mal, on se coince le dos, on tombe malade...

    J'ai le sentiment que le temps pédagogique, que les apprentissages ne sont plus qu'un temps de saupoudrage au milieu des très longues journées puisque le temps de travail des parents n'a pas changé lui...L'Education nationale noyée au milieu du périscolaire...sans pouvoir boucler la boucle le soir, quand on voyait les parents... Les mots ne suffisent plus pour dire le malaise de notre profession...» Une enseignante en maternelle 18ème

    " Les trois enseignantes de CP ont remarqué que leurs élèves étaient angoissés, excités et perdus. Elles ne parviennent pas à se faire entendre, les enfants sont déstructurés et ne restent pas concentrés. Chaque matin, plusieurs ne retrouvent pas leur rang, d'autres pleurent. Elles sont enseignantes au CP depuis plus de 15 ans et n'ont jamais connu de tels comportements. " Des enseignants élémentaire 12ème

    "Je travaillais à préparer ma classe vendredi quand des élèves, de leur propre initiative!, sont venus me chercher car c'était le bazar et l'animateur n'arrivait pas à tenir les enfants, j'y suis allée car j'ai eu peur d'être responsable de "non assistance à personne en danger"" Une enseignante 8ème

    " Mais au-delà de ces problèmes de confusion scolaire/périscolaire, de réquisition des classes...Je vois surtout qu'on a le temps de ne rien faire entre 13h30 et 15h. Le temps de remonter en classe, que les 29 (!!) CP s'installent, on fait une activité et il est 14h30. Ah...maintenant, il faut sortir les cahiers de correspondance, coller les devoirs, faire le cartable. Et hop la journée est finie...ça va être une sacrée perte de temps sur les apprentissages. Il était déjà difficile de finir les programmes, on se plaint que trop d'élèves ne savent pas lire. Hé bien ça n'a pas fini d'empirer..." Une enseignante élémentaire

    "On a un atelier intitulé "écriture à partir de 3 ans" ! Bonjour les dégâts ! Sans compter que le maître aura du mal à rattraper les choses ensuite dans sa classe ! C’est le rôle de l'école d'apprendre à écrire aux élèves!"
    Un enseignant 8ème

    " Tous les élèves ou presque restent à l'ARE, ils passent donc maintenant 3 heures de plus à l'école mais ils ne savent plus du tout ce qu'ils viennent y faire". Une directrice élémentaire
    
    " Mes élèves de moyenne section sont perdus dans le temps. Ils pleurent plus que ceux de l'an dernier. Chaque jour ayant un rythme différent !" Une enseignante maternelle 15ème

    " Des larmes à 15h mardi, les élèves ne comprenant pas pourquoi ils ne partent pas alors qu'ils ne restent pas au goûter...Du coup, des pleurs les jours suivants, et je parle d'élèves de grande section".
    Une enseignante maternelle 14ème

    " A 15 h, beaucoup de pleurs dans les 2 CP et demi, les enfants ne sortant pas croyant qu'on les obligeait à rester au goûter. On a pris sur notre temps pour les consoler et leur expliquer ce qu'il en était. Comme annoncé hier, les enfants sont restés dans la cour tout le temps. Plus tard, j'ai croisé une animatrice de BCD (bibliothèque centre de documentation), dans le dispositif contre son gré, qui m'a dit que cela avait été l'horreur". Une enseignante élémentaire 15ème

    "Le REV et les animateurs ont fait tout ce qu’ils ont pu mais se sont retrouvés totalement débordés. Le bruit généré par les enfants dans les ateliers est énorme et cela ne contribue en rien à l’amélioration de leurs conditions de vie". Ecole élémentaire 10ème

     Sécurité : les élèves sont en danger... Hygiène : « Jamais l'école n'a été aussi sale »
    « Un tour d'horizon avec quelques directeurs de notre circonscription nous a fait prendre conscience des énormes
    problèmes de sécurité posés par la mise en place de l'ARE. En effet, les mardis et vendredis, de nombreuses personnes pénètrent dans l'école. On ne les connaît pas et nul ne peut garantir que nous soyons garantis contre les intrusions... » Un directeur

    « A 15 h, deux jours par semaine, l'école est envahie de gens inconnus qui vont partout...Nous avons mis des années pour que l'école soit sécurisée, pour que les gens ne rentrent pas comme dans un moulin et maintenant c'est open bar! Un passe a déjà été "perdu", le PPMS est impossible à organiser dans ces conditions. Les directeurs n'ont aucun moyen de savoir qui reste au centre de loisirs le mercredi, tous ces chassés-croisés sont dangereux. Trois enfants sont sortis de l'école vendredi alors qu'ils devaient rester à l'étude (...) Il n'y a plus aucun contrôle, tout le monde fait ce qu'il veut. Lors d'une réunion publique monsieur le Recteur avait dit que l'école n'était plus un sanctuaire, maintenant on comprend ». Une directrice

    « Ménage: jamais l'école n'a été aussi sale, les ASEM ne savent plus où se situer ». Une directrice
    
    « Dysfonctionnement entrainant des problèmes d'hygiène et de sécurité: Pas d'ATE le matin pour le nettoyage des communs (la cour n'a pu être ni balayée ni lavée depuis la rentrée, "les feuilles mortes se ramassent à la pelle..." envahissent le préau, les toilettes et le réfectoire) les deux escaliers de l'école et le préau n’ ont pu être lavés samedi matin par une ATE qui n'a pas chômé! Nous recevons un mail ce matin reprécisant que ces tâches n'incombent plus aux ASEM. Peut-être est-ce dans les nouvelles missions du directeur !? » Un directeur

    Que répondent le ministre et le recteur à l’indignation des collègues ?

    Que répond le maire de Paris qui écrivait en juillet « la collectivité parisienne souhaite que cette réforme soit l’occasion pour elle de contribuer à la réussite éducative de tous, de favoriser le développement personnel de l’enfant, d’assurer son épanouissement intellectuel et physique et son implication dans la vie en collectivité, et de renforcer le lien avec les familles » ?

    Bonnes questions !


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  • Copé demande "officiellement" un report de la réforme des rythmes scolaires

    Par LEXPRESS.fr

    Le président de l'UMP, Jean-François Copé a exprimé cette demande sur l'antenne de RMC/BFMTV. Depuis quelques jours, il fait même planer une menace de grêve. 

     Le président de l'UMP, Jean-François Copé, demande "officiellement" le retrait de la réforme des rythmes scolaires.afp.com/Philippe Huguen

     

    Jean-François Copé demande une nouvelle fois le retrait de la réforme des rythmes scolaires, mais cette fois-ci de manière "officielle".  

    Invité de RMC/BFMTV, le président de l'UMP a demandé que Vincent Peillon renonce à faire appliquer sa réforme dans toutes les communes de France à la rentrée de septembre 2014. 

    Lors de la journée parlementaire de l'UMP mardi, Jean-François Copé avait mis l'accent sur les difficultés que cette réforme occasionnait pour tous les maires de France. Il avait même émis l'idée d'une grêve.  

     


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  • Vers une titularisation des auxilaires de vie scolaire ?

    Edité par Morgane Senotier
    le 22 août 2013 à 12h17
    Temps de lecture
     2min

     

    Manque d'AVS, familles et associations tirent la sonnette d'alarme
    Beaucoup d'enfants handicapés ne sont toujours pas scolarisés faute d'Assistante de Vie Scolaire. A Pont-Saint-Martin, en Loire Atlantique, des heures d'intervention ont été supprimées, ce qui inquiète familles et associations. / Crédits : TF1/LCI

    jean-marc ayrault , handicap , social

    Selon une information de RTL, Jean-Marc Ayrault pourrait annoncer jeudi la titularisation progressive des 28 000 auxiliaires de vie scolaire en charge d'enfants handicapés.

     

    C'est peut-être un grand changement que Jean-Marc Ayrault s'apprêterait à annoncer jeudi concernant les AVS, les auxiliaires de vie scolaire, lors d'un déjeuner avec les recteurs de plusieurs académies. Selon RTL, le Premier ministre pourrait annoncer la titularisation progressive des assistants d'éducation spécialisés qui s'occupent des enfants handicapés. Jusque-là, ces auxiliaires, liés à l'Education nationale, ne disposaient que de CDD de six ans pour travailler. Une fois cette période écoulée, ils devaient changer de métier.

    Avec cette décision, les AVS deviendraient alors titulaires, ce que réclamaient les associations de parents d'élèves handicapés depuis plusieurs années. "Transformer ce CDD de six ans en CDI est une bonne mesure" a confié Cyril Baudet, travailleur avec des enfants handicapés, à RTL. Une situation qui serait plus confortable pour les auxiliaires, pour les familles et pour les enfants dont certains d'entre eux "ont deux ou trois AVS en cours d'année" explique-t-il.


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